1001 classiques - Les Misérables - 1

Maggie Lecteur
Les Misérables - 1 - Victor Hugo
Œuvre utile, «Les Misérables» est une œuvre engagée : Jean Valjean est condamné à 20 ans de bagne pour avoir volé un pain pour nourrir une famille nombreuse : l'auteur s'insurge. Plaidoyer pour le peuple, Victor Hugo use d'une forme populaire, celle du roman-feuilleton - avec ses titres savoureux - bien qu'il ait été d'emblée publié en roman. Narrateur omniscient et omniprésent, il interpelle le lecteur. Le ton d'ailleurs est souvent sentencieux.
Œuvre somme, c'est aussi une œuvre bigarrée qui mêle description, lettres, passages historiques, digression sociale, historique, procès.... Les références sont tout aussi hétéroclites : Honoré D'Urfé côtoie Manon Lescaut, Socrate... Et le style est souvent grandiloquent et les métaphores pleuvent. La vision de l'auteur est surtout manichéenne comme le souligne l'écriture antithétique. C'est une gigantesque fresque sociale et historique où le sublime côtoie l'abime. Hugo est aussi un orateur. Ah ! L'auteur sait persuader en brossant le tableau de ces misérables.
Mais ces misérables, c'est aussi une intrigue savamment construite où Jean Valjean est poursuivi de manière invraisemblable par l'amoral Javert. Jean Valjean qui pour se racheter devient le père Madeleine, bienfaiteur de toute une ville puis le «père» Fauchelevent de la petite Cosette. Déguisement, nom d'emprunt, self made man, Jean Valjean est un surhomme qui traverse des kilomètres d'égouts pour sauver Marius. C'est aussi l'histoire de Cosette et de Marius qui devront affronter les Thénardier et toute une bande d'affreux scélérats avant de trouver le bonheur. Mais comme le dit si bien l'auteur en pleine description des barricades de 1832, de plus de deux cents pages, «abrégeons». «Les Misérables» est un roman formidable étymologiquement parlant.